Lors de la récente rencontre à Paris entre Emmanuel Macron et son homologue congolais Félix Tshisekedi, le 30 avril, une déclaration du président français a suscité des réactions mitigées. Macron a publiquement demandé à Paul Kagame, président du Rwanda, de retirer son soutien aux rebelles du M23 en République démocratique du Congo (RDC). Cette prise de position pourrait sembler positive en apparence, mais elle cache une réalité plus amère et révèle une facette de l'hypocrisie diplomatique française.

**Un Historique de Promesses Non Tenues**
En effet, la France, tout en se positionnant en arbitre, a souvent joué un rôle ambigu, émaillé de promesses non tenues et d'actions inefficaces sur le terrain. L'histoire des relations franco-congolaises est ponctuée de nombreux rendez-vous diplomatiques qui, bien que grandiloquents dans les discours, se sont révélés stériles dans leurs résultats. Cette répétition de promesses vagues et de condamnations tièdes montre une certaine indifférence de la France face à la gravité et à la persistance des conflits dans la région des Grands Lacs.

**Intérêts Français versus Stabilité Régionale**
Cette posture française soulève des questions sur les véritables intentions de Paris. Est-ce un simple désir de maintenir une influence dans une ancienne sphère coloniale, ou y a-t-il une réelle volonté de contribuer à une solution durable ? Le soutien intermittent de la France aux différentes factions et gouvernements en RDC au fil des années laisse entrevoir une stratégie d'équilibriste plus soucieuse de préserver ses intérêts stratégiques et économiques que de stabiliser la région.

**Réactivité versus Proactivité en Diplomatie**
La demande adressée à Kagame, bien que nécessaire, intervient étrangement tard, donnant l'impression d'une diplomatie réactive plutôt que proactive. Cela illustre parfaitement le manque d'engagement cohérent et soutenu qui caractérise l'approche française en Afrique subsaharienne, oscillant entre interventionnisme et laisser-faire, au gré des contextes politiques et économiques.

**Dépendance et Autonomie : Le Dilemme de la RDC**
Quant à Tshisekedi, sa persistance à solliciter l'appui de la France suscite une perplexité grandissante. Cette dépendance vis-à-vis de l'ancienne puissance coloniale ne fait qu'entretenir un cycle de dépendance politique et économique, entravant toute véritable autonomie ou développement auto-dirigé de la RDC. 

**Conclusion : L’Hypocrisie au Détriment de la Stabilité**
Dans ce jeu d'influences et d'intérêts, la France semble moins motivée par le désir de voir la paix régner dans la région que par la volonté de maintenir son statut d'acteur incontournable, même au prix de la stabilité régionale. Le rôle de la France dans la crise congolaise, sous couvert d'humanisme et de soutien international, révèle ainsi ses nuances d'hypocrisie et ses limites, exacerbant les critiques à son égard et mettant en lumière les défis de la diplomatie internationale moderne.