Ça bouger! La Chine reagit après une sévère mise en cause des activités chinoises en RDC dans un documentaire du journaliste camerounais Alain Foka, titré « En finir avec la traite négrière en Afrique », diffusé mercredi sur YouTube et très largement commenté à Kinshasa.
« Hautement attentive » à cette vidéo, l’ambassade précise avoir « saisi les autorités congolaises pour vérifier la réalité » des accusations portées. Le gouvernement chinois, assure l’ambassade, « demande toujours aux entreprises et ressortissants chinois de respecter strictement les lois et réglementations congolaises« .
Dans son message, l’ambassadeur ajoute de son côté être d’accord sur le fait que « les enquêtes doivent être menées en respectant les faits« , mais aussi « qu’il faut résister à la diffamation, à la xénophobie et aux incitations à la haine« .
La ministre opposée à la suspension d’entreprises
Dans ce contexte, une lettre de la ministre des Mines diffusée jeudi sur les réseaux sociaux a ajouté à la confusion. Alors que les autorités du Sud-Kivu, région minière de l’est du pays, avaient décidé le 20 août de suspendre les activités d’entreprises chinoises soupçonnées « d’abus » manifestes et « multiples » dans l’exploitation de sites aurifères dans le territoire de Mwenga, Mme N’Samba Kalambayi a fait savoir qu’elle s’oppose à cette décision.
Cette mesure viole la loi sur les pouvoirs des gouverneurs, « le pouvoir de suspendre me revenant« , écrit-elle, en demandant au ministre de l’Intérieur de faire savoir au gouverneur qu’il doit revenir sur cette suspension.
Ruée vers l’or et anarchie
« Avec cette décision, que nous regrettons, on peut donc dire que la ministre des Mines tolère les abus commis par les sociétés chinoises à Mwenga« , a déploré à Bukavu le responsable de l’ONG Justice pour tous spécialisée dans la gouvernance minière au Sud-Kivu, Raoul Kitungano.
Début août, un député du territoire avait déploré « l’anarchie totale causée par la ruée vers l’or » et apporté son soutien à des chefs de villages qui s’étaient opposés aux « nouveaux maîtres chinois« .